AXE 1. Émergence des propriétés graphiques et du déterminisme dans le dessin chez les primates.
Ce premier axe de recherche traite des origines du dessin à travers les âges et les cultures mais aussi de sa caractérisation. Pour cela, je développe des procédures mathématiques (euclidiennes, fractales) et définis différents indices pour sonder la représentation (signification) de dessins d’enfants de différents âges et issus de différentes cultures. Je vise également à déterminer la phylogénie de la trace graphique par l’étude de dessins réalisés par des grands singes, chimpanzés et orang-outans notamment. L’intelligence artificielle via le deep learning est également utilisée et développée pour lire des dessins non figuratifs de la manière la plus objective possible.
Mots-clés : dessin, représentation, apprentissage, analyses fractales, tablette-écran tactiles, primates.
AXE 2. Influence des facteurs sociodémographiques et culturels sur les prises de décisions chez les primates.
J’essaie ici de comprendre le lien entre l’individu et le collectif en abordant l’influence des relations sociales sur la prise de décision. Les caractéristiques individuelles telles que l’âge ou le niveau de stress impactent l’individu lors de sa prise de décision mais également la structure du réseau social dans lequel il se trouve. Le réseau social va à son tour affecter la prise de décision (prise de risque, temps d’attente, degré de précision) de l’individu notamment via le transfert d’informations d’un individu à l’autre. Chez l’homme, c’est l’influence de la culture sur les comportements de mobilité (marche et vélo notamment) qui est visée. Pour cela, les comportements de piétons et cyclistes de différents pays et/ou régions sont observés et analysés afin de mieux appréhender le processus décisionnel à un niveau individuel mais également collectif.
Mots-clés : processus décisionnels, mécanismes cognitifs, prise de risque, socialité, culture, Homo sapiens.
AXE 3. Relation homme-animal : positionnement de la société par rapport à l’usage des animaux.
Mon troisième axe de recherche interroge la relation homme-animal et plus précisément le positionnement de la société par rapport à la gestion des individus et à la conservation des espèces. Notre société est en pleine réflexion quant aux stratégies d’usages de l’animal et voit la condition animale devenir un sujet pluridisciplinaire de plus en plus débattu sur la place publique. Pour un maintien pérenne de la relation homme-animal, il est important de se placer à la fois du côté de l’homme (éthique, sociologie, psychologie) mais également du côté de l’animal (éthologie, écologie, biologie). Mon approche de travail est ici d’appréhender ces deux versants, grâce à la mise en place d’une « ingénierie éthologique » basée à la fois sur l’observation et l’expérimentation. Le cadre opérationnel de ce projet se fait dans un premier temps par le traitement des animaux sauvages en ville mais verra d’autres sujets être abordés (animaux de zoo et animaux de laboratoire).
Mots-clés : société, ingénierie éthologique, éthique environnementale, éthique animale, sciences participatives, philosophie expérimentale.
J’ai obtenu mon doctorat en éthologie en 2010 à l’Université de Strasbourg sur l’étude des comportements de type économique chez les singes: capucins et macaques et les grands singes: chimpanzés, orangs-outangs, bonobos et gorilles. Les résultats de cette thèse ont été récompensés par le prix LeMonde de la Recherche Universitaire (édition 2011). Après avoir travaillé en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon, je reviens à Strasbourg en 2012. Je créais le cabinet d’expertise Ethobiosciences qui me permet d’effectuer différentes missions scientifiques, pédagogiques mais aussi de conseil auprès des professionnels animaliers. En 2015, j’accompagne la création du parcours “Ethique animale” du Master Ethique de l’université de Strasbourg, en collaboration avec le CEERE. Les différents projets pédagogiques mis en place dans le cadre de cette spécialisation sont disponibles ici. En 2018, je reviens à temps plein dans la recherche en effectuant une mission de deux ans en tant qu’ATER à l’université de Strasbourg. En 2020, je suis recrutée en tant que chargée de recherche en éthologie à l’Anthropo-Lab du laboratoire ETHICS de l’Institut Catholique de Lille.
Website: www.ethobiosciences.com
Profil académique HAL: https://cv.hal.science/marie-pele